Le désir. Dans ce réduit brésilien à l'intimité inexistante, il n'y a pas le moindre frein à sa progression. Elle est assise en face de moi. Content de te revoir ma partenaire de jeux. Elle me parle de la décadence qui se prépare. Je regarde ses yeux, ses lèvres, ses mains. Je la dévore. Je lui parle de deux hommes en costume et d'un bar anglais, de boiseries et de fauteuils en cuir.
Ce soir la buveuse de Porto a goûté à la caïpirinha, et elle trouve que la petite rue Sainte Marthe a un air d'Alfama. Je pense à São Salvador da Bahia de Todos os Santos, juste ce nom c'est une autre incantation du désir. Dommage que Paris soit si loin de l'équateur. Propos décousus, Joseph Kessel, Les amants du Tage, Fortune Carrée, et un livre de la collection Harlequin qu'elle a caché quelque part dans sa bibliothèque, entremêlés de baisers, de mains qui glissent le long des corps, le long des sexes.
Je ne sais pas combien de temps il a fallu à la cabine pour arriver au rez-de-chaussée; elle, ça lui a suffi pour défaire la boucle de ma ceinture et mettre ma bite à l'air. La porte d'entrée de l'immeuble s'ouvre derrière nous qui filons dans l'ascenceur: les voisins attendront le prochain passage.
Très vite l'un sur l'autre, enfin, elle sur moi, pas plus loin que le vestibule. Elle saisit ma queue, enfile le préservatif que je viens de lui tendre et la chaleur de son sexe, dont j'ai encore le goût dans la bouche, qui enserre le mien. Cette jouissance qui vient maintenant, c'est le trop plein de désirs accumulés depuis trois semaines, fallait que ça sorte. Les suivantes furent celles du jeu.
Je t'ai lavée ensuite. Et tu m'as lavé beauté. Et toute la soirée j'ai gardé mes yeux dans tes yeux.

pressé... empressé... hmmmmmmmmm
RépondreSupprimerSongeuse...
RépondreSupprimer"décadence", "désir", "sexe", "gout", "jouissance" "yeux" sont les mots que je retiendrai, parmi d'autres.
Et cette impression de bout du monde, comme dans les autres billets...
Bises de papillon
C'est ce matin que j'ai lu ces mots...encore enfiévrée de désir, de plaisir et...pas encore lavée...Ensuite j'ai éteint l'ordi, un peu rallumée je t'avoue, et j'ai été prendre ma douche. Il n'était pas loin de midi...Ce n'est que ce soir que j'y reviens et ne trouvant rien d'autre à dire je me contente de cette exegèse...elle sera plus juste que tous mes autres mots.
RépondreSupprimer@ Lsinguliere
RépondreSupprimerque veux-tu quand le désir est si fort...
@ VéroPapillon
c'est l'exacte synthèse... je n'aurais pas fait mieux !
@ Volcane
aussi revigorant qu'une bon café comme lecture matinale ? j'aime l'idée de ces croisements entre les mots et la vie... (notamment celle des lectrices)
Tiens...celà me rappelle au souvenir ce cet ancien amant magnifique, qui prenait soin de moi, comme aucun autre: il me lavait avec des serviettes éponges parfumées et chaudes, à la manières de celles que l'on nous propose dans les restaurants asiatiques.
RépondreSupprimerInoubliable.
@ nana de noilles
RépondreSupprimerce n'était pas tout à fait ce plan, mais je vois très bien ce que tu veux dire et j'imagine tout à fait le plaisir que tu y as pris... c'était un amant précieux !
Je retiendrais "incantation du désir".
RépondreSupprimerEt ce double plan sur lequel la rencontre file.
Et... laver les peaux de toute attente.
@ Anna Hyss
RépondreSupprimerEn relisant ce message, je crois que vous en avez saisi l'essentiel. Comme toujours.
Pas toujours, hélas, pas toujours.
RépondreSupprimerEt heureusement, pas toujours.