lundi 18 mai 2009

Plus d'une fois au petit matin, partir au plus vite. Tout s'est passé, tout est passé, et il n'y a rien d'autre à dire. Dehors l'air est frais, les rues festives sont encalminées et jonchées de détritus, balayeurs, taxis, teufeurs sur le retour et clochards. Les transports en commun sont encore vides. J'aime les premières heures des grandes villes, bien avant le rush. Jeter une poignée de préservatifs dans la première poubelle croisée. Rentrer et se doucher. Malgré les odeurs qu'on aimerait conserver, les saveurs qu'on voudrait laisser sur les lèvres. Entendre à la radio d'autres choses qui se passent, rien le plus souvent.

Toujours le même rituel, à Stockholm comme à Milan, Paris ou Berlin. Toujours la même envie de vide le matin, après une nuit avec une quasi inconnue, aussi débridée fut-elle. Il n'y a que le goût du café et l'allure du troquet en bas de l'immeuble qui changent. Et les nouvelles dans les journaux du matin sont toujours assez semblables, quelle que soit la ville, juste plus ou moins les pieds dans le caniveau selon les titres, Dagens Nyheter, Berliner Morgenpost, La Vanguardia, The Guardian, De Telegraaf, Libération. Un espresso serré, fort et pas trop amer, si possible, mais faut pas toujours demander l'impossible.

Un peu plus tard, le contact se renoue parfois et des liens peuvent se tisser, des sentiments, des amitiés fortes et au long cours aussi. Il n'y a pas de rencontres sans lendemains, même solitaires, même ordinaires.

Voilà pour le commun. Plus tard, je vous raconterai des lendemains extra-ordinaires.

© gaspard_des_nuits@yahoo.fr

17 commentaires:

  1. mes pensées se sont projetées dans votre récit très joli... vos mots sont justes, et tellement vrais

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  2. "Il n'y a pas de rencontres sans lendemains, même solitaires, même ordinaires." C'est beau, c'est vrai, ces rencontres changent forcémment une petite chose en nous, ainsi que ce vide, le lendemain, ce besoin d'être seul...
    Ton récit, la photo me font penser à des films de Scorcese (A tombeau ouvert, Taxi Driver) je sais pas pourquoi ?!
    J'ai adoré ce texte, ce défilement de femmes, de journeaux, de lieux... et toi comme "au ralenti" au milieu de tout ça...

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  3. ce n'est pas la gaieté qui l'emporte à la lecture de ta note...
    heureusement la fin "casse" le rituel...

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  4. C'est toujours le premier matin du monde...sourire...Et c'est toujours aussi bon, aussi simple, aussi vrai.

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  5. Des mots très justes à découvrir...

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  6. @ angèle

    bienvenue Angèle et merci je me souviens d'avoir lu chez vous (toi ?) des mots également forts captivants

    @ VéroPapillon

    et parfois ces rencontres nous touchent bien plus qu'on ne l'imagine sur le coup...

    peut-être à cause de la petite déambulation urbaine qu'il propose ...

    @ L singulière plurielle

    je ne voulais pourtant pas un texte triste, juste rendre un petit sentiment de vide post-coïtal... vite comblé par l'humain... et c'est vrai pour la fin, il y a certaines rencontres qui cassent la boucle

    @ Volcane

    oui, une sorte de recommencement perpétuel, de redécouverte de l'autre et de soi ...

    @ MamzelleCoccinelle,

    bienvenue, et je dois dire que ma visite chez toi fut un ravissement

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  7. c'est vrai que "la main de Gaspard sur mes cuisses" tombe bien !!! ....

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  8. Toute rencontre est enrichissante. Que cela soit pour une nuit, pour le début d'une amitié, d'une liaison ou autre. Les souvenirs que tu gardes de cette nuit torride
    ( combien de préservatifs ???) ne sont pas sans lendemain...Tu racontes très bien, on se laisse porter par ce récit !
    ps. j'ai avalé le tome 1 de Millenium pendant le week end...entre autre ( rires)
    bises et à bientôt

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  9. @ choupa-choup

    c'était plutôt l'évocation de différentes nuits, pas une en particulier... alors je ne sais pas trop quoi répondre à la question combien de préservatifs ;o)

    courage pour Millenium plus que deux tomes !

    bises

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  10. @ mystère et boule de ... geisha ...

    je trouve aussi, ça ne peut pas être un hasard quand même !

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  11. Quel portrait, celui ou celle qui ne vous connait pas, pourrait-il bien dessiner à la lecture de ce billet-là ? Vous paraissez être un amant cosmopolite et voyageur. Vous préférez les étreintes fugages et torrides avec une inconnue aux étreintes plus convenues avec une régulière. Vous ne laissez jamais de traces de vous et embarquez dans votre poche les préservatifs usagés, préférant les jeter dans une poubelle anonyme de la rue. Vous buvez du café le matin, seul de préférence, que vous savourez alors que le monde dors et que la ville s'éveille à peine encore !

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  12. Je suis une vilaine petite curieuse...;-)) En fait, peu importe le nombre, pourvu que le plaisir soit au rdv !
    Et pour le Millenium, je vais faire une pause avant d'entamer le second tome mais j'aime bien comme l'histoire est balançée, c'est dommage qu'il soit décédé, en plus sans savoir qu'il allait avoir un succès pareil. Ah foutu destin !!
    bisouxxx
    Choupa

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  13. @ Sherlock Holmes
    chère G., bien sûr tout cela et bien plus encore, il ne faut pas se fier aux apparences, mais je sais que vous n'êtes pas dupe du moi qui émerge ici et là du jeux des je ...

    @ choupa-choup
    la curiosité n'est pas un si vilain défaut, franchement, où en serait l'humanité si les hommes et les femmes n'avaient pas chercher à satisfaire leur curiosité, sur les plans... ??? :o)

    le destin c'est le destin ! c'est ce que je me dis toutes les fois que je circule en Vélib' dans Paris :-§

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  14. Et bien... Plutôt morose ce souvenir ! Nuit pas tout à fait comme tu l'espérais ??? Elle te laisse un goût amer on dirait... Presse-toi de faire une nouvelle rencontre qui j'espère te redonnera le sourire et une aurore matinale plus joyeuse.
    Bises

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  15. @ Foldenvy

    il arrive parfois qu'une rencontre, même quand elle se passe très bien sur le plan sexuel, laisse comme une sensation de néant existentiel... je ne crois pas que l'individu se suffise à lui-même

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  16. j'ai aimé que ces hommes s'en aille. Non sans tendresse et infinie délicatesse au préalable.

    J'ai adoré m'enfuir à ma guise.

    Et puis ces carrefours, ces parenthèses souvent secrètes, où tout peut arriver.

    Merci de m'y avoir emmener de nouveau.

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  17. @ nana de noailles

    Les rencontres éphémères ou non laissent souvent de belles traces... Ce sont aussi des voyages.

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