« Partout où des hommes vivent, un voyageur peut vivre aussi... » C'est ce qu'aurait dit Ella Maillart à Nicolas Bouvier et Thierry Vernet en quête de conseils et de soutien, avant d'entamer le voyage que Bouvier raconte dans L'usage du monde.
Une quinzaine d'années auparavant, Ella Maillart avait parcouru la route entre Genève et Kaboul (au volant d'une Ford flambant neuve, pas d'une Fiat déglinguée comme les deux autres) avec Annemarie Schwarzenbach, qu'elle essayait de libérer de la drogue. De ce voyage, Annemarie a tiré une série d'articles et l'un de ses textes les plus graves, les plus fervents : Les Quarante Colonnes du souvenir.
J'aimerais qu'Annemarie Schwarzenbach fut exactement ce que Roger Martin du Gard, avait écrit d'elle en 1932, une jeune femme promenant sur terre « son beau visage d'ange inconsolable ».
Entre Berlin et Zurich, elle a participé de manière très active à la vie artistique, anti-fasciste et débauchée d'une partie de la jeunesse révoltée contre l'autoritarisme pathologique de la société allemande. Ce sont Klaus et Erika Mann, les enfants de Thomas Mann, qui l'avaient initiés à la morphine et, c'est à la suite d'une rupture amoureuse avec Erika, qu'Annemarie avait commis sa première tentative de suicide.
Annemarie Schwarzenbach appartenait à cette génération qui avait eu vingt ans au moment où l'Europe avançait furieusement vers ses années les plus noires. En 1933, elle écrivait de Berlin à un ami de France, « La maison brûle inutile de se répéter la même chose. Elle brûle, nous en souffrons, toute l'humanité en souffrira ».
Elle est morte à 34 ans, d'une chute de vélo. Ella Maillart, elle, vécut jusqu'à 94 ans et elle a fait du vélo et du ski jusqu'à l'âge de 80 ans.
Ella Maillart était joyeuse et dynamique et Annemarie Schwarzenbach était son exacte opposée, mélancolique et apathique. L'ambiance de leur voyage en a souffert.
Quant à moi, c'est curieux, mais depuis quelques temps mon univers s'est peuplé de lesbiennes, permanentes ou épisodiques.

Sur la plupart des autres photos du net elle a vraiment un air de garçon manqué. Finalement tu as choisi une des photos où elle est la plus féminine !!
RépondreSupprimerEva
Des lesbiennes, mon Dieu, quelle horreur ! ;o)
RépondreSupprimerJe t'embrasse
@ Eva
RépondreSupprimerOui, je crois que je préfère les filles aux garçons ! Mais bon, ce n'était pas son cas.
@ Sapho
Toi ça va. D'ailleurs si tu m'avais présenté tes copines plus tôt... et si toi même tu t'étais présentée plus tôt, ben la face du monde aurait été changée ! (non ce n'est pas une allusion)