À bas le sommaire, vive l'éphémère - Bazhad evit bazhad

"Is that a gun in your pocket, or are you just happy to see me?"

À la requête "Mae West", Google répond d'abord par la traditionnelle page Wikipedia, quelques photos, mais aussi par une flopée de citations et traits d'esprit attribués à l'actrice blonde et plantureuse, sexe-symbole des années 1930. De toute évidence, ce n'est pas elle qui est à l'origine du mythe de la blonde écervelée.

Mae West, c'est le genre d'actrice atomique qui réussit contre toute attente. Ce n'est qu'en 1932, après une brillante carrière sur les planches de Broadway, qu'elle commence sa vie hollywoodienne. Elle a 38 ans, pas vraiment le profil d'une starlette, et elle n'est pas disposée à se satisfaire d'un rôle de potiche à forte poitrine. Elle avait une solide expérience théâtrale et n'avait jamais hésité à écrire et produire elle même des pièces traitant ouvertement de sexualité et même parfois d'homosexualité. Ce qui lui avait valu quelques ennuis, et pas mal de succès, de quoi narguer ouvertement les censeurs et les bien-pensants : " I believe in censorship. I made a fortune out of it."

Bref, Mae West, c'est une tornade, qui prend le pouvoir sur le tournage de son premier film, et improvise des répliques fulgurantes qui propulsent son second rôle en haut de l'affiche. Avec un humour peut-être moins caustique que celui de Dorothy Parker mais nettement plus grivois : "Good sex is like good Bridge. If you don't have a good partner, you'd better have a good hand."



Alors quel rapport entre une actrice américaine de la première moitié du 20e siècle, une étudiante marseillaise à la recherche d'un job à Paris et une artiste bulgare qui expose ses photos dans un bistrot du 11e ? C'est vrai que ça ne saute pas aux yeux. Pourtant elles pourraient toutes deux affirmer avec empathie : "Good girls go to heaven, but bad girls go everywhere."