"Les riches sont différents des gens comme vous et moi". Francis Scott Fitzgerald était tout à fait le genre de personne susceptible de prononcer une phrase pareille. Pour lui, un pauvre qui a fait fortune n'est jamais qu'un pauvre qui se fait passer pour riche. Et Jay Gatsby restera toujours ce mec insignifiant sorti de nulle part, qui lutte sans relâche pour n'être pas renvoyé à son passé.
Le problème quand vous proférez des âneries, c'est qu'il ne faut pas les balancer devant n'importe qui. En tout cas pas devant Ernest Hemingway, qui se fichait bien des riches et répondit froidement: "En effet. Ils ont plus d'argent."
Je ne sais pas où cette scène s'est déroulée. En tout cas elle n'a probablement pas arrangé le complexe de Fitzgerald par rapport à Hemingway, en qui il voyait l'incarnation de la virilité.
Fitzgerald avait été amoureux fou de sa femme Zelda, mais la santé mentale fragile de celle-ci avait rendu leur vie de couple très difficile. Et puis, il n'avait jamais couché avec personne d'autre. Alors quand Zelda lui avait déclaré qu'étant donné la façon dont il était monté, il ne pourrait jamais rendre une femme heureuse, le pauvre Fitzgerald s'est trouvé totalement désemparé sans personne d'autre pour répondre à ses questions que son ami Hemingway. Imaginez la scène dans les années 1920, à l'époque où Hemingway désargenté essayait de vivre de son écriture. Les deux hommes qui se trouvent dans un restaurant parisien se rendent aux toilettes et, après une inspection minutieuse, Hemingway déclare qu'« il est tout à fait normal. » C'est en tout cas ce qu'il raconte dans Paris est un fête. Il raconte aussi avoir ensuite entraîné Fitzgerald au Louvre pour un cours d'anatomie.
Mais bon, l'amitié de Hemingway avec Fitzgerald a vite dégénéré en mépris et calomnies et Hemingway racontait beaucoup de choses. Il a même prétendu avoir participé à la libération de Paris. Ce n'est pas entièrement faux car à l'époque il était journaliste correspondant de guerre, mais quelques mauvaises langues disent qu'il a surtout libéré le bar du Ritz.
En ce qui me concerne, il ne s'est absolument rien passé au Ritz cette semaine. C'est dans un petit hôtel sobre et sans prétention près de la Gare de l'Est que j'ai fini la soirée avec la jeune femme rousse qui m'évoquait un film de Grandrieux. Mais c'est une toute autre histoire.

Billet qui nous replonge dans le Paris de cette époque. Un plaisir en rentrant du travail.
RépondreSupprimerCe n'est pas au musée d'Orsay qu'Hemingway à envoyé Fitzgerald ? (par certain que l'inspection ait été si méticuleuse que cela !)
Pour le Ritz, vraisemblablement, l'anecdote est presque fondée, presque seulement. Il aurait demandé des blindés à Leclerc (sans être lui même tout à fait clair) pour libérer le bar.
Gare de l'est ?
Vous ne faites plus dans les palaces ???
une rousse !
RépondreSupprimerc'est un excellent choix...
sourire
j'aime beaucoup comme vous contez... on a l'impression d'y être , de ressentir l'ambiance...
RépondreSupprimerencore , encore...
les rousses sont incendiaires , trés bon choix! IL était donc plus prudent d'éviter les risques d'un incendie au Ritz, cela n'aurait été que le début de problèmes...sourire
RépondreSupprimerBaisers
Armandie
Le complexe de chaque homme : la taille de son objet ! Déjà petits, les garçons se la montraient dans les WC de l'école pour comparer laquelle est la plus grande !!!!!
RépondreSupprimerAh ! Ces hommes et leur virilité ! QUand comprendront-ils que ce n'est pas la taille qui compte, mais plutôt ce qui savent faire avec ! LOL !
Tiens, un hôtel près de la gare de l'Est, en d'autres temps cela aurait pu être utile...
RépondreSupprimerAs-tu lu Alabama song ? Zelda et sa folie y sont merveilleusement dépeintes.
Hum... cette histoire Hemingway/Fitzgerald, je ne sais pas, c'est crédible ?
RépondreSupprimerPour le bar, j'y crois. C'est assez fou pour être vrai ! Assez fou pour être totalement inventé aussi mais n'est-ce pas cela, la gloire ?
Palace ou modeste logis, après tout, est-ce si important que cela ?
B
tiens c'est amusant je vien d'acheter le livre.
RépondreSupprimerla rousse de la gare de l'est hey ça peut être le début d'une nouvelle ça
@ 502
RépondreSupprimerben le musée d'Orsay c'était une gare à l'époque non ? alors c'est clair que pour le coup l'inspection aurait due être rapide...
je ne sais pas si vrai et quel était son degré de clarté en tout cas il serait entré dans le Ritz mitraillette en main pour en chasser l'occupant et s'installer au bar...
@ home
c'est ce que je me suis dit en la voyant... malheureusement je n'étais pas frais comme un gardon ce soir là, mais je crois que ce serait très intéressant de la revoir dans de meilleures conditions
@ Dita
:) et moi j'aime bien vos compliments
@ armandie
baisers incendiés
@ Foldenvy
ah bon, je n'ai jamais fait ça dans la wc, moi... non, en fait j'ai fait pire, même si dans l'ensemble je me contentais de jouer à celui qui pisse le plus loin !
:)
@ celle qui ne peut poster que de chez elle a dit…
non, je n'ai lu que The Great Gatsby et Tender is the Night...
PS: toi tu as vraiment un pseudo à coucher dehors... ou à l'hôtel (peu importe le temps) !!!
@ petite française
disons que Hemingway a écrit Paris est une fête à une époque où son amitié avec Fitzgerald avait totalement tourné court, l'admiration qu'ils se portaient malgré (à cause de ?) leurs énormes différences s'était transformée en exaspération et mépris mutuel... de là à dire qu'il a légèrement forcé le trait...
@ waid
avec un lasso comme second rôle... :o)
Le seul commentaire qui me vienne à la lecture du billet c'est de noter la perfidie de la dame d'asséner comme une vérité irréversible " ...qu'étant donné la façon dont il était monté, il ne pourrait jamais rendre une femme heureuse..." Y a-t-il pire malignité que d'instiller dans un homme, aussi sûr de lui soit-il, une telle allégation ? En gros, c'était une salope non ?
RépondreSupprimer@ gicerilla
RépondreSupprimerelle était cinglée, et cherchait à le détruire, lui était alcoolique, instable et autoritaire... et l'un et l'autre puisaient dans leur vie de couple compliquée une part de la substance de leurs écrits, ce qu'ils ne se pardonnaient pas... au fond je pense qu'ils se sont mutuellement anéantis !