À bas le sommaire, vive l'éphémère - Bazhad evit bazhad

Une femme qui après trois généralités parle de son mec ou de ses enfants, ça refroidit. Autant dire clairement : "Ne perds pas ton temps, n'y pense même pas." Alors je n'y pensais pas.

Nous avions été présentés la veille, au bar de l'hôtel Peninsula. Je la trouvais froide, la silhouette osseuse, et terriblement snobe avec sa manière très Garbo de siroter son verre en ne quittant pas le port de Hong Kong des yeux. Donc sans jamais croiser les miens !

Le lendemain, quand je l'ai aperçue dans cette boutique, j'ai hésité à l'aborder.

" - Je cherche un cadeau pour mes enfants."

Après un quart d'heure à l'observer tourner en rond sans succès, je lui propose de l'accompagner vers un point de vente plus approprié, où elle trouve vite son bonheur. "Si tu crois t'en tirer comme ça. Est-ce que tu pourrais me dire où est mon hôtel ? Parce que là, tu m'as complètement paumée." Faut pas exagérer, nous avons à peine parcouru 200 mètres ! Je la raccompagne. La soirée vient à peine de commencer, je lui propose de la retrouver pour dîner. Et plus tard je reçois le sms désolé qui raconte l'histoire de la fatigue et du besoin de dormir.

Nous dînons finalement le jour suivant, dans un des petits restaurants populaires de Temple Street, après le prétexte d'un shopping acharné dans les marchés de nuit et les boutiques hétéroclites de Kowloon. Et puis après un verre au bar de son hôtel, elle finit par déposer mon caleçon au pied de son lit.

Bref, une histoire des plus banales, qui m'a tout de même valut une réflexion un rien agacée de la grande prêtresse de l'orgone : "Tu ne rencontres que des blondes, tu le fais exprès ? Je suis la seule brune de ta vie ou quoi ?"

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