J'éprouve une certaine tendresse pour la vie assez pitoyable de Nicolas Edme Restif de La Bretonne. De sa petite carrière d'espion et de mouchard de la police, il a su tirer une oeuvre littéraire sans équivalent au 18 siècle, riche d'une infinité de détails sur les moeurs boutiquières et populaires parisiennes.
Restif de La Bretonne était d'abord un grand baiseur, emporté et excessif. Comme son trop grand intérêt pour les jeunes femmes l'avait obligé à renoncer à la carrière ecclésiastique, il se fit compagnon typographe-imprimeur et traitre.
On sait qu'il dénonça plusieurs éditeurs de pamphlets et de placards séditieux. Son métier d'indicateur de police et son goût pour la débauche l'amenèrent à multiplier les sorties nocturnes. Et ses écrits témoignent d'un grand sens de l'observation minutieuse, parfois plus ethnographique que littéraire. Ses portraits des filles du Palais Royal - oui, le Palais Royal était un lieu de débauche notoire, pas du tout comme aujourd'hui - ne sont pas toujours passionnants mais il y démontre une exceptionnelle connaissance du "terrain".
Surtout, cet écrivain supplétif de la police a consacré tout un roman, Le Pied de Fanchette (1769), à célébrer les embrasements produits par une chaussure à haut talon laissant apparaître une fine cheville de femme. L'adoration érotique du pied féminin était dans l'air du temps au siècle des Lumières, mais Restif l'a élevée au rang de fétichisme pornographique.
Quant à la grande prêtresse de l'orgone qui se vante - à juste titre - de la belle perfection de ses pieds : elle devrait rester prudente lorsqu'elle promène ceux-ci sur le sexe de ses compagnons de table, fussent-ils dans un état de trouble patent. Un embrasement est si vite arrivé.
Tiens c'est marrant, on dirait la même chaussure ?
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Oui, c'est amusant car elle a un petit air de déjà vu cette chaussure.
RépondreSupprimerQuant au Palais Royal, il est vrai que l'histoire de ce lieu est passionnante, tant le pouvoir, les idées nouvelles ou révolutionnaires et la luxure y furent mélées.
Nul doute qu'ainsi chaussée, la prétesse aurait mené (levé ?) à la Bastille plus qu'un bataillon, une armée !
Alors permettez moi de douter de votre bonne foi quand vous lui conseillez la prudence.
B
Je ne ramènerai pas ma fraise au sujet de Nicolas Edme Restif de La Bretonne....
RépondreSupprimerMais resterai plus "terre à terre" concernant ces adorateurs du pied féminin.
Je suis une grande fille qui commence à en connaitre un rayon, mais on n'en connait jamais assez et surtout on ne connait jamais tout!
J'avoue être assez perplexe sur le sujet des pieds...
C'est une partie du corps comme une autre, mais je n'y vois aucunement la possibilité d'associé « le pied » aux pratiques sexuelles, ou même qu'on puisse fantasmer dessus.
Peut être ne me suis-je simplement pas penchée sur la question...c'est marrant comme la lecture d'un billet apporte des réflexions sur soi...et puis ce n'était même pas le sujet principal....enfin, j'aimerai bien qu'on m'en dise un peu plus sur le sujet... Curieuse je suis.
Des bises
Anis
Restif de la Bretonne avait une belle expérience des femmes lui qui présentait l'un de ses livres libertins comme "l'anti-Justine" de Sade, en disant notamment "Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au coeur ; où le libertinage n’ait rien de cruel pour le sexe des Grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ; où l’amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. On adorera les femmes, en le lisant : on les chérira, en les enconnant (...).
RépondreSupprimerAmitiés.
@ Duel
RépondreSupprimerah oui, c'est fou ça, tu as raison, elle se ressemblent beaucoup :o)
@ petite française
chouette ça fonctionne, alors bienvenue ! toute ressemblance avec des chaussures existant ou ayant existé serait pure bla bla bla...
mais, vous insinuez que je tiens un double langage !!! vous, heureusement que nous ne nous connaissons pas, sinon fessée !
@ Miss Anis
c'est vrai que je vous trouve très "grande fille" quand je visite vos pages...
cette histoire de pieds ça doit venir de l'époque où c'est tout ce que l'on pouvait espérer apercevoir d'une femme croisée par hasard, le 18e siècle a beaucoup brodé autour de ce thème... une sorte de substitut du corps et du sexe, qui a du marquer durablement l'imaginaire collectif... si vous voulez en savoir plus, vous ne devriez pas avoir de mal à trouver un petit fétichiste qui vous initierait à son art... je demanderai des noms pour vous si vous le souhaitez :o)
@ Valmont
oui, ils se sont copieusement insulté ces deux là !
jolie chaussure abandonnée par un pied indecement posé sur un sexe turgescent de désir , à moins que ce sexe ne soit mort, vidé de son âme, apaisé de ses spasmes, pour avoir été aimé de sa dame
RépondreSupprimer@ waid
RépondreSupprimerje ne sais vraiment pas pour laquelle de ces deux options voter...