Quand en 1532, le frère dominicain Vicente de Valverde tend sa Bible à Atahualpa, il ne cherche aucunement à établir un dialogue avec l'empereur Inca. Il lui intime un ordre: la conversion immédiate et la soumission au roi d'Espagne. Ou alors, ce sera la guerre.
La rencontre qui a lieu à Cajamarca, une petite bourgade des Andes, est édifiante et consternante. Atahualpa est accompagné d'une grande partie de son armée et de ses vassaux. Au total probablement 80 000 soldats, dignitaires et serviteurs incas. L'armée d'Atahualpa vient de vaincre les troupes du sud, et il est sur le point de réunifier l'empire Inca, le plus vaste et le plus puissant du continent américain. En face, la troupe de Vicente de Valverde et de Francisco Pizarro, compte exactement 168 hommes, dont 62 cavaliers et 106 fantassins. Les Espagnols n'ont aucune intention pacifique, mais ne sont pas du tout confiants dans leurs chances de succès.
Atahualpa qui n'a jamais vu un livre, ouvre la Bible, la porte à son oreille, puis la jette à terre en déclarant méprisant qu'il n'entend pas les paroles de ce dieu dont parle le prêtre. C'est le prétexte dont se saisissent les conquistadores pour attaquer.
Dans la confusion et la panique qui suit, un grand nombre d'indiens meurent piétinés, les autres sont passés au fil de l'épée ou périssent sous les tirs des arquebusiers. À la tombée du jour, environ 7000 incas ont été massacrés, probablement autant sont blessés et Atahualpa est prisonnier. Les Espagnols n'ont pas perdu un seul homme.
Une des scènes les plus pathétiques de cette incroyable confrontation, est certainement celle du massacre des porteurs du trône de l'empereur. Pour s'emparer d'Atahualpa, les conquistadores doivent mettre à terre le trône porté par quatre-vingts hommes, mais dès que l'un est tué, un autre vient le remplacer. Les porteurs se font massacrer un à un et par centaines, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus un valide. Alors, le lourd trône vacille et Pizarro s'empare de l'Inca.
Pour prix de la liberté d'Atahualpa, Pizarro obtient une rançon colossale : assez d'or et de métaux précieux pour remplir une pièce d'environ 6,7 mètres de long, 5 mètres de large et 2,5 mètres de haut. Ce sont près de 12 tonnes d'or et d'argent qui sont rassemblés dans tout l'empire. Mais au final, Atahualpa sera tout de même exécuté. Il devra même accepter de se convertir pour éviter le bûcher.
Il y a des rencontres qui sont destinées à mal tourner. C'est probablement pour cela que je ne peux m'empêcher d'éprouver une petite appréhension à chaque rendez-vous avec une jeune femme armée de ses redoutables attraits.

Un élément qui est rapporté comme ayant particulièrement troublé les incas et contribué à leur vulnérabilité, c'était la vue des armes à feu et des chevaux, qu'ils n'avaient jamais vu auparavant.
RépondreSupprimerAussi, si la dame arrive à cheval, pensez bien à redoubler de prudence...
Je suis plus troublée par la première partie de ton récit ...je la connais pourtant cette histoire là mais tu la racontes si bien qu'il me semble voir défiler les images de ce massacre...
RépondreSupprimerQuant à ta conclusion,je m'efface . Le combat est tout autant inégale qu'entre les catholiques espagnols et les incas
;o)
Et tout ça pour une petite mort...
RépondreSupprimerB
Excellent. Le coup de la Bible portée à l'oreille. J'ignorais tout de cette anecdote mais évidemment, passionné de Bible, de livres et d'oreilles, je ne peux qu'aimer. Je pense pouvoir séduire une fille ou deux avec cette histoire. Évidemment, je m'approprierai sans vergogne et sans scrupules la paternité d'un tel récit.
RépondreSupprimerA priori, il n'y avait pas de livre inca (tu le sous-entends) mais sauf erreur de ma part, il y avait des codices aztèques. L'évêque de Mexico - au 16ème également - eut la bonne idée de récupérer et de faire brûler tous ceux que les incendies de Cortés avaient épargnés. Je ne sais pas trop pourquoi je dis ça ; bref, je passais par là...
Il est à souhaiter que les rendez-vous manqués ne vous laissent pas en bouche un goût aussi amer que la lecture de bien des pages d'Histoire.
RépondreSupprimerJe cherchais une petite motivation, un encouragement pour démarrer la semaine; est-ce donc le signe que je dois attaquer mon boulot avec la férocité sanguinaire d'un conquérant ou alors me recoucher tout de suite ?
C'est quoi "mal tournée" pour une rencontre, hein ?
RépondreSupprimerPassionnante cette histoire, va falloir me raconter des histoires le soir, toi...
@ usclade
RépondreSupprimeroui, l'idée de ce billet m'est venu justement par le détour d'une pensée équestre... et puis je l'ai perdue en chemin... en tout cas c'est vrai, les chevaux ont joué un rôle fondamental dans cette histoire, pas seulement parce qu'ils ont effrayé les Incas, mais aussi (surtout) parce qu'ils constituaient un avantage militaire décisif, tout comme les armures, les armes en acier et les arquebuses des Espagnols...
@ dita
oui, elles ont la supériorité des armes
@ petite française
oui, en même temps je trouve que la sexualité des consquitadores est trop méconnue
@ 502
Je savais que ça te plairait :o)
Non, pas de livres incas. Pas d'écriture non plus semble-t-il, mais des quipus, des messages codés sous la forme de nœuds de différentes sortes sur des fils de laine, coton ou autre matériau et de différentes couleurs. On a pu décoder des quipus de nature statistiques (état des récoltes et des stocks, population...).
@ Le Gabian
Attaquez la semaine l'épée à la main ! Vous ferez un effet terrible :-) Ou venez à un rendez-vous en armure...
@ VéroPapillon
Toi tu t'endormirais avant la fin !
C'est ça, j'en parlerai à mon cheval
RépondreSupprimer@ Le Gabian
RépondreSupprimerc'est tout ce que j'ai trouvé à dire sur le coup... on a parfois des absences :)
ces escarpins ressemblent drôlement aux miens
RépondreSupprimerQuelle comparaison, c'est...effrayant !!!
RépondreSupprimer@ columbine
RépondreSupprimervous aussi vous êtes une adapte de Louboutin ?? il faut que je vous rencontre !
@ noir intense 35
allons, il ne faut pas se voiler la face ! :)
nan, je suis une snob. si je suis adepte de beaux escarpins comme les Louboutin je préfère d'autres marques (italiennes le plus souvent) moins "m'as-tu-vu" mais tout aussi belles.
RépondreSupprimerma paire qui ressemble à celle-ci (dans la coupe et le type de cuir) est en fait une "Paul Smith" à la semelle rose fuschia.
@ Columbine
RépondreSupprimervous attisez ma curiosité...
si vous étiez passé à l'immense rayon de chaussures des Galeries Lafayette vous m'auriez aperçue en train de craquer pour cette paire
RépondreSupprimerhttp://www.paulsmith.co.uk/shop/paul-smith-womens-shoes-407/paul-smith-womens-shoes-kala-heels-sblb-483e-vis-789/product.html
celle dont je parlais auparavant je n'en trouve pas d'illustration, désolée
@ columbine
RépondreSupprimerc'est un lieu de rendez-vous intéressant...
hehe, intéressant surtout pour les fétichistes, c'est un peu comme si on donnait rdv à Dracula à la banque du sang^^^
RépondreSupprimerle plus intime, c'est le lundi en journée, hors de période soldes :- ) on y croise quelques riches et élégantes femmes au rayon luxe (dont je ne fais pas partie, hélas :- ))
@ columbine
RépondreSupprimerà faire dès la rentrée !
Je souris du hasard qui me fait parcourir ce billet plutôt qu'un autre, puisque j'ai lu hier même la légende de la capture d'Atahualpa et cette fameuse anecdote sur l'empereur inca auquel on demande d'écouter la parole de Dieu.
RépondreSupprimerL'histoire du massacre des peuples précolombiens me fend toujours le coeur.
A ce propos, la visite du musée anthropologique de Mexico est absolument passionnante (et l'occasion d'une belle balade dans le bosque de Chapultepec). On y passe des heures.
@ Fiso
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce musée mais je te crois sur parole !