vendredi 3 février 2012

Elle vit depuis 9 ans à Barcelone, après avoir passé plus de dix ans à Ibiza. Elle était venue de Milan, plus tout à fait adolescente, pas vraiment adulte. Elle voulait exactement ce que l'île peut offrir : s'amuser, baiser, danser, boire, être entourée d'argent et de beauté. Alors elle est restée,  a trouvé un amour, le père de son enfant, et une diversité de drogues assez émoustillante.

Aucun mal à imaginer la beauté incandescente et sauvage que la très belle femme brune qui soutient mon regard devait être il y a une vingtaine d'années. Seulement je n'en peux plus de son quasi monologue sur la dualité de toute chose, sur ces scientifiques qui sous prétexte de lutter contre le changement climatique répandent du cyanure dans le ciel pour nous empoisonner tous, avec la complicité active d'Obama et d'Al Gore, sur le vatican qui finance des milliards de recherches bizarres sur le soleil, "pourquoi sinon parce qu'il y a plein d'or dans le soleil".

- "Cela fait longtemps que je n'ai pas touché à la drogue ?"
Et devant mon regard consterné.
- "Enfin, quasiment pas, l'année dernière à peine deux fois."
-"Quoi ?"
- "Ben de la cocaïne."

Moi c'est vraiment ce dont j'aurais  besoin maintenant pour me réveiller après cette séance de parano-complotiste ubuesque. Je commande un café serré à la place.  Et "la cuenta por favor".  Cette rencontre m'a assommé. Je fais mentalement le bilan de tout ce qu'elle m'a raconté, depuis son enfance malheureuse à cause de l'absence de son père, à ses années d'errance à Barcelone, sans travail, dépendante de l'argent de son ex et de celle de sa mère. De ses relations tumultueuses et de ses accès de violence. De son ex-meilleure amie qu'elle a frappée à coups de bouteille parce qu'elle voulait prendre sa place auprès de son ex.

- "Tu sais que, pour quelqu'un qui ne te connais pas, tu as tout l'air d'une psychopathe."

5 commentaires:

  1. elle doit s'en rendre compte , une fois seule et face à sa glace...
    :)
    dommage car Barcelone méritait une belle soirée et de belles discussions...

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  2. @ dita
    hum... il n'était pas censé être en ligne ce texte, c'était juste un brouillon, enfin, puisque le mal est fait :) Sinon, je ne sais pas, c'était une rencontre intéressante, une femme sublime mais cinglée. Pas certain qu'elle s'en rende compte. Bises

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  3. J'ai l'impression que cette ville a le don de rassembler les cinglés/ées de toutes espèces... et cinglés/ées n'est pas une injure dans ma bouche ;-)

    Ca fait longtemps que je n'étais pas repassé ici... le tort ! c'est toujours aussi bien ; j'adore votre façon de décrire les scènes que vous vivez.

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  4. votre récit me fait penser à Apocalypse bébé :-)

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  5. @ Mlle H
    Oui les dingues et les paumés, ceux qui se cherchent sous la pluie. Et non, ce n'est pas une injure, c'est un destin.

    @ columbine
    :-) je ne l'ai pas lu, mais va falloir réparer ça !

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