samedi 28 janvier 2012

Elle prétendait descendre de l'Empereur aztèque Moctezuma et aussi qu'elle était la fille illégitime de Simon Bolivar.  Elle avait un petit côté mégalo, Flore Célestine Therèse Henriette Tristan-Moscoso.

En fait son père était un noble péruvien et sa mère une petite bourgeoise parisienne émigrée en Espagne pendant la Révolution française. Un prêtre réfractaire les avait mariés à Bilbao mais les péripéties de l'époque et la mort prématurée du paternel empêchent l'union d'être régularisée et plongent la petite gosse de riche et sa mère dans d'inextricables difficultés financières.

Un mariage forcé avec un médiocre jaloux et violent - qu'elle finit par fuir mais qui par rancoeur manque de l'assassiner - ainsi que la nécessité pour vivre de s'employer comme ouvrière de filature ou d'imprimerie, lui font découvrir la part miséreuse et injuste de son temps. Sous le nom de Flora Tristan, elle devient militante féministe et socialiste, ce qui n'est pas spécialement bien vu mais qui vaut toujours mieux que de rester une femme battue, humiliée et séquestrée.

Ah, elle est aussi la grand-mère maternelle de Paul Gauguin.  Alors, elle inspire les artistes, et dans Le Paradis - un peu plus loin (El paraíso en la otra esquina), Mario Vargas Llosa reprend en parallèle l'histoire de la grand-mère et du petit-fils, qui ne se sont jamais connus. Et le bougre d'andouille de libéral, mais néanmoins talentueux, auteur péruvien nous confirme que le bonheur est un combat et qu'il faut des couilles dans la vie, que l'on soit un mec ou une femme. Peut-être que ça ne suffit pas toujours, mais c'est une condition nécessaire. Sinon, les limbes résistent. Et, si on les laisse faire, un jour les limbes auront notre peau.

7 commentaires:

  1. Ça me plaît bien à moi cette histoire d'avoir des couilles dans la vie pour espérer un tant soit peu de bonheur pour le meilleur et/ou une vie conforme à ses choix dans un autre genre

    des baisers... mmmm couillus ! sourire

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  2. @ home
    ça fait plaisir de te lire toi ! des baisers oui :-)

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  3. Certes, elle en avait, la Paria… mais ce n’est pas pour autant que ses pérégrinations furent bonheur d’un bout à l’autre. Et la liberté qu’elle s’est arrachée toute seule, plus qu’une autre à son époque, n’a fait que l’enfermer dans le « caché », le dissimulé pour ne pas dire dans le mensonge et autres subterfuges.
    Je doute de son bonheur au goût tardif.
    Et puis… il y a des bonheurs simples, je pense, qui peuvent se passer d’une bonne paire de couilles.
    Les limbes peuvent attendre, donc, dans l’autre coin. Comme le paradis, d’ailleurs. Non ?!

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  4. @ Anna Hyss
    Oui. L'une comme l'autre ne l'ont probablement jamais trouvé. Mais ils ne se sont pas contenter de leur sort. Même s'il a fallu mentir, se cacher, prendre un masque, se compromettre. En revanche, les limbes, les limbes, moi j'ai le sentiments qu'elles me cherchent.

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  5. Mais.... mais, vous savez les garder à distance, pacifiques.
    Ce n'est pas Scarbo qui vous glisse à l'oreille sa consolation à loisir, j'imagine.

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  6. il n'est pas très loin Scarbo en ce moment, il rode...

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  7. Ma foi... il vous faut monneyer avec lui...
    Vous savez comment il finira.

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