Petit extrait d'un livre lu récemment, un historique fascinant de la façon dont l'imaginaire du couple hétérosexuel est devenu dominant, et même obsédant, dans la littérature et la culture européennes.
Les dernières pages ne parlent plus d'histoire mais de la société contemporaine :
"Selon eux [les autorités religieuses et les penseurs conservateurs], on assiste à une 'homosexualisation' de la société, dans la mesure où les hétérosexuels imitent les pratiques et usages homosexuels en oubliant le lien nécessaire entre amour et sexualité d'une part, sexualité et reproduction d'autre part. En effet, les normes traditionnelles voudraient que l'acte sexuel soit fortement encadré par la motivation psychologique en amont (l'amour) et la visée génésique en aval (les enfants). Or les relations amoureuses entre hommes et femmes sans élan amoureux véritable ou sans volonté procréatrice effective sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus visibles." L'invention de la culture hétérosexuelle, Louis-Georges Tin, Éditions Autrement, coll. "Mutations/Sexe en tous genres", Paris, 2008.
Et l'auteur évoque un monde - digne des pires cauchemars de Benoît XVI - dans lequel :
"Les couples hétérosexuels continueraient sans doute d'exister, mais pas pour la reproduction. Car pour cela il y aurait des techniques spécifiques. Ces couples se rencontreraient, se formeraient (...) pour le pur plaisir. Pour ce qui est des enfants, on utiliserait les techniques ad hoc, disponibles pour tous."
En tout cas, j'ai longtemps cherché le moyen de faire des enfants sans devoir récupérer la maman livrée avec. J'ai cru que ce n'était pas encore possible. Mais il paraît que j'ai mal cherché.
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dossier bien difficile que celui de la sexualité en hommes et femmes, entre femmes et femmes, entre hommes et hommes (plus de solutions possibles là ?)en tout cas, la sexualité, l'amour sont souvent l'équilibre ou le déséquilibre d'un grand nombre d'humains, on n'a pas fini de se tracasser !
RépondreSupprimerbises d'Angèle
Si tu trouves, fais tourner ... Ca pourrait m'intéresser !
RépondreSupprimerElle a une jolie peau la nymphe :)
L'auteur se trompe fortement en histoire dsl : les couples ne recherchant que le plaisir et le sexe sans amour ni reproduction, c'est vieux comme le monde, y en a eu de tous les temps et dans toutes les sociétés...
RépondreSupprimerQuant à ta question : dommage que tu ne te poses pas celle de ces éventuels enfants sortis du néant, ou simplement d'un "projet individuel". Pour moi, autant une relation n'est pas forcément amoureuse et procréatrice...et c'est tant mieux...autant si on veut avoir un enfant, donner une vie, c'est nécessairement avec une personne qu'on aime et pas avec des moyens technologiques (sauf si on est stérile). On ne pond pas un môme comme une machine, l'enfant pour moi ne peut être que fruit de l'amour...Sinon autant ne pas en avoir.
@ Angèle
RépondreSupprimeret oui, sujet inépuisable !!
bises de Gaspard
@ SC
je te renseignerai avec plaisir, d'autant qu'en ce qui me concerne je ne suis plus en quête
oui, la nymphe est troublante
@ Volcane
Je crois que tu as lu un peu vite. Le texte commence par "selon eux", ce n'est pas le point de vue de l'auteur. Je ne dirais pas du bien d'un abruti qui prétendrait que de tout temps hommes et femmes n'ont cherché que l'amour et la reproduction dans la sexualité... Je suis surpris que tu puisses m'en croire capable ;o)
Concernant ta réponse à ma question. Je comprends ce que tu veux dire. Mais je m'interroge sur la base de ton raisonnement. Si l'amour devait être la seule justification de la procréation, alors :
- que faire quand l'amour dure moins longtemps que les enfants ?
- que faire dans le cas d'amours homosexuelles ?
Et Je crois qu'il y a une part d'égoïsme irréductible dans tout amour comme dans tout projet parental. On peut trouver cela inadmissible, et dans ce cas effectivement, mieux vaut ne pas faire d'enfants (je dis "faire" parce que "avoir" ça me gène, on ne les possède pas).
Et moi j' ai longtemps cherché un moyen de faire des enfants sans hériter de l' homme qui va avec (qui d' ailleurs accessoirement me fait office de 3ème enfant la plupart du temps).
RépondreSupprimerBen j' ai foiré mon coup. Lamentablement.
(ps: joli décolleté, Miss ;-))
- je n'ai pas lu trop vite : je distingue la première partie du texte où effectivement l'auteur parle au nom des conservateurs, et la seconde partie où il leur fait une objection je cite " Or les relations amoureuses entre hommes et femmes sans élan amoureux véritable ou sans volonté procréatrice effective sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus visibles." Là je ne pense pas me tromper quand je dis que c'est bien l'auteur qui parle et c'est ce point-ci uniquement que je remets en cause en répondant que non dsl les relations purement sexuelles existent depuis la nuit des temps et pas spécialement aujourd'hui plus qu'hier...
RépondreSupprimer- pour le second point : je ne prétends pas détenir "la vérité" sur le sujet, je parle humblement avec mon expérience d'enfant et de femme...et là je ne me dédie pas, sans amour je ne vois pas la place d'un enfant. Quant à tes objections 1) si l'amour ne dure pas au moins l'enfant sait d'où il vient et qu'il a été désiré par amour à un moment donné...même si ses parents ne s'aiment plus. 2) les couples homosexuels peuvent adopter un enfant sans famille, y en a pleins...ou en avoir avec un(e) ami(e) du sexe opposé qui serait partant, j'en connais dans ce cas...
@ Mademoiz'ailes
RépondreSupprimerça peut arriver, on ne réussit pas toujours à tous les coups, d'ailleurs moi même...
(PS au PS: n'est-ce pas !)
@ Volcane
Bon, ce n'est pas du tout ce qu'il dit dans les 241 pages du bouquin (le premier tome d'une trilogie annoncée(. Je ne voulais pas faire un résumé de ses thèses, juste utiliser un passage un peu provocateur pour susciter le débat sur ce qui me semble être un nécessaire changement de perspective. Je ne pensais pas forcément que le débat porterait sur ce point, c'est amusant. Je maintiens qu'interpréter l'extrait que je cite comme tu le fais est abusif. Encore une fois, à aucun moment dans tout le livre il ne dit ce que tu veux lui faire dire. Dans l'extrait en question il fait référence aux relations assumées et revendiquées telles quelles ("visibles"). Pas aux relations cachées ou socialement réprouvées du passé (et puis il faudrait s'entendre sur la période historique de référence) qui, bien sûr, ont toujours existé.
Pour le reste, il faudrait peut être d'abord s'accorder sur ce que l'on entend par "amour". Tout comme deux personnes peuvent s'aimer passionnément sans désirer d'enfants, on peut désirer être père ou mère, avoir envie de donner beaucoup d'amour à un petit être, l'aider à prendre son autonomie dans la vie, sans pour autant être amoureux de la personne avec laquelle on va le faire. D'ailleurs la loi autorise l'adoption par les célibataires. Ce qui compte, c'est l'amour et le projet pour l'enfant. Pas celui, la plupart du temps éphémère, des membres d'un couple. Et c'est complètement compatible avec le fait que l'enfant est désiré, en tant que tel, pour lui, pour l'être en devenir qu'il est, plutôt que comme pièce complémentaire d'une partie de deux.
Ben moi je n'ai jamais cherché ni l'Homme, ni les enfants... C'est grave ??
RépondreSupprimerJe constate qu'il y a une recrudescence de mariages (et de vie de couple) chez la jeune génération... Éprouveraient-ils plus d'amour que la génération précédente ou le monde insécure, par les multiples choix qu'il offre, les forcerait-il au "regroupement" ? Tout ce que je constate, c'est que beaucoup de couples m'ennuient et sont sacrément tristounets (avec ou sans enfants).
Sur le désir d'enfant, je ne peux pas entrer dans ce débat passionnant car je ne l'ai jamais éprouvé, ni seule, ni en couple. Je ne savais pas (ou peu) que les hommes pouvaient avoir de tels désirs d'enfants, je pensais que c'était plus un truc de filles.
Ben Gaspard : avoir des enfants sans la mère, fallait penser à l'adoption !!!! (ou une lesbienne. C'est bête, j'avais des copines qui cherchaient...)
Eh bien si tu dis que tu désirais un débat, tu dois être content ;) Sinon je ne peux parler sur un livre entier ne l'ayant pas lu, je ne me positionne que sur l'extrait que tu cites...
RépondreSupprimerQuant au reste je t'ai dit plus haut ne parler qu'en mon nom et avec mon expérience de femme, maintenant que d'autres souhaitent faire un enfant comme on ouvre un PEL pourquoi pas, chacun est libre n'est-ce pas ?...Tu dis qu'on peut avoir envie d'un enfant juste pour s'occuper de lui sans aimer la personne avec qui on le fait...ben moi je pourrais pas et je ne pense pas être la seule. Pas plus tard que ce midi je déjeunais avec un ami de mon âge, libertin et franc-coureur...il me disait pour la einième fois avoir envie d'être père...et avoir envie du coup de trouver la bonne personne, soit une femme libertine comme lui...la seule en effet qu'il pourrait vraiment aimer sans se sentir enchaîné. Faire l'amour ça veut bien dire ce que ça veut dire quand même, non ?
pour entrer dans le débat je pense que les enfants ont besoin de parents qui vivent ensembles et s'entendent , après peu importe qu'ils s'aiment ... mais il faut au moins une harmonie , une complicité et une confiance mutuelle.
RépondreSupprimeravoir des enfants c'est prendre pour 60 ans de relations avec la mère , sacré défi
J'arrive après la bataille, mais pour ajouter ma pierre à l'édifice, je pense que les enfants ont avant tout besoin de parents équilibrés et bien dans leur peau. Qu'ils ne s'aiment plus et ne vivent plus ensemble n'a donc au fond pas d'importance (à condition bien sûr qu'il reste entre eux un respect mutuel). Rester ensemble pour les enfants est à mes yeux la pire erreur à faire ... tout le monde en souffre, à commencer par eux.
RépondreSupprimerPour remettre une couche, je me demande s'il y a besoin d'être un couple pour élever un enfant. Enfin, je veux dire : la famille nucléaire, ce n'est peut-être pas la seule formule possible. Je pense que pour bien grandir, c'est bien d'avoir plusieurs référents adultes, mais pas obligatoirement un père et une mère au sens classique. Je connais des gens dont les parents ont loupé le coche et pour lesquels les grands-parents ont été les référents, ça peut être un beau-père, une amie proche. Mais bon, je ne parle pas non plus d'une vie collective à la hippie où on ne sait plus où est l'autorité. Bon, c'est un peu vague ce que je dis, mais ça peut servir d'os à ronger !
RépondreSupprimersophie
RépondreSupprimerje crois que c'est un peu le mode d'education en afrique où les enfants sont éduqués dans la famille qui depasse le cadre des parents
à waid :
RépondreSupprimerpas qu'en Afrique... Il suffit de remonter un peu le temps en occident...
Et pas d'accord sur le fait que c'est "un besoin" de l'enfant que les parents vivent ensemble. Les "besoins" se placent bien ailleurs !
à Quine :
Suis hyper d'accord avec toi, quand les parents sont heureux (ensemble ou pas) les enfants le sont aussi (pour les petits), l'inverse est terriblement vrai, malheureusement.
à Gaspard :
;o)
(ben oui, c'est ton blog, quand même... ;o))
Et puis c'est la vie, pas de parents parfaits, d'enfants parfaits, de couples parfaits et de situations parfaites, tout est vivable quand le besoin d'amour et de reconnaissance sont comblés, le reste n'est qu'accessoire...
@ VéroPapillon
RépondreSupprimerToi de toute façon tu es hors-norme et hors-cadre. C'est ça la définition de "extra-ordinaire", non ?
@ Volcane
Chacun est libre, c'est la phrase clef.
@ Waid
oui je crois que c'est important qu'ils s'entendent suffisamment pour ne pas pourrir la vie des enfants, pour cela il peut être nécessaire qu'ils se séparent, c'est parfois un moindre mal...
@ Quine
ça veut dire accepter la souffrance de la séparation pour ne pas imposer la souffrance de la mésentente quotidienne... ça me semble logique... en espérant, là aussi que les parents seront suffisamment forts pour ne pas faire peser sur les épaules des enfants le poids de l'échec du couple (enfin, si ça leur pèse...)
@ Sophie
je suis plutôt très d'accord avec ça... mais même si les psy sont plutôt réticents, moi, les communautés hippies j'en aurais presque la nostalgie... avec un genre de ruche autogérée pour élever les enfants, à la façon de la Summerhill School...
@ Waid
tu abuses :o) mais si ça t'intéresse, les systèmes familiaux sont multiples et très variables d'une civilisation à l'autre, et même parfois d'une région à l'autre, Emmanuel Todd les a classifiés de manière assez détaillée bien que non exhaustive (si ça te passionne, vraiment: La Troisième Planète - Structures familiales et système idéologiques, Emmanuel Todd, 1983, Le Seuil).
@ VéroPapillon
RépondreSupprimerJe t'embrasse fort, la squatteuse !
;o)